Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 juin 2010 7 27 /06 /juin /2010 18:00

Evaux-clocher

Evaux - clocher porche

 

Comme nous l’avons déjà souligné à plusieurs reprises dans ces pages, des liens étroits unissaient au Moyen-âge le sud du Berry à la région voisine de la Marche limousine. L’Histoire a entre autres retenu le nom de deux églises du Cher, celle de Saulzais-le-Potier et celle, proche de la première, située dans la paroisse d’Arcomps, qui appartenaient aux chanoines de la collégiale d’Evaux, aujourd’hui Evaux-les-Bains, dans la Creuse.
Si on ne connaît pas les circonstances dans lesquelles les religieux marchois acquirent l’église Saint-Georges d’Arcomps, signalée comme faisant partie de leur patrimoine en 1158 par un acte des Monumentia Pontificia Arverniæ, nous possédons la trace de la charte par laquelle Léger, archevêque de Bourges, donna l’église Saint-Austrille (qu’on peut orthographier sous les formes Saint-Aoustrille ou Saint-Austregesile, traductions possibles du latin Sancti Austregesili de Sauziaco) à la communauté d’Evaux en 1117. Le texte produit par les scribes de l’archevêché de Bourges ne donne pas la raison qui motiva la cession de ce bien.
Un détail, toutefois, peut nous permettre de formuler une hypothèse. Evaux fut, au Moyen-âge, un important lieu de pèlerinage où l’on vouait un culte aux reliques de saint Marien. Or, il existe, non loin de Saulzais-le-Potier un lieu dit “Saint-Marien”, entre les paroisses d’Epineuil et de Saint-Vitte, tout près du tracé de l’ancienne voie menant de Montluçon à Bourges. Cet endroit, qui n’accueille aujourd’hui plus que des corps de ferme tout à fait ordinaires recouvrirait, d’après le grand connaisseur des Saints berrichons que fut le père Villepelet*, l’ancien ermitage dans lequel Marien se serait retiré du monde. Les habitants de la contrée s’y déplaçaient pour invoquer l’intercession du thaumaturge pour soigner un mal difficile à classer dans la typologie médicale moderne, Marien étant souverain pour apaiser les enfants “rechignoux”. Je laisse au lecteur le soin d’apprécier la pertinence de ce diagnostic.
Nous n’avons bien entendu aucun moyen de vérifier les affirmations de Jean Villepelet, mais la coïncidence entre cette légende et le don que fit l’archevêque berruyer à ses frères marchois a une certaine cohérence. 
En l’absence d’autres indices, il serait périlleux d’être affirmatif sur la nature des biens que représentaient Saint-Georges d’Arcomps et Saint-Austrille de Saulzais. Ces églises contenaient-elles des reliques de Marien? L’ermitage faisait-il partie du patrimoine de l’une d’elle? Les chanoines ont-ils cherché à s’approprier toutes le formes connues de culte à leur saint tutélaire? L’église de Saulzais a t-elle été le point de départ d’un chemin de pèlerinage vers Evaux?
L’association de ces deux terroirs distants de près de soixante-dix kilomètres nous rappelle toute la richesse et la complexité de la spiritualité médiévale qu’on aurait trop souvent tendance à réduire à quelques pratiques emblématiques, et qui
foisonnait dans les régions rurales comme la notre.

 

Evaux-tympanEvaux- tympan intérieur

 

*Mgr J. Villepelet
Sur les traces des Saints en Berry
Bourges 1968 152 pages

Partager cet article
Repost0
13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 10:10

Noirlac-haut
Voici un épisode assez peu connu de la vie de l’ancienne abbaye cistercienne de Noirlac qui mérite d’être rapporté. 

Il était de coutume dans le clergé régulier de se placer sous le patronage d’une puissance laïque capable de protéger les intérêts des abbayes, quelque soit l’ordre auquel elles étaient affiliées. Dans le cas des grands monastères fondés au haut Moyen-âge, c’était souvent au roi de France qu’incombait la tâche de garantir la sécurité des moines et de leurs domaines. La multiplication après l’an 1000 des fondations abbatiales sur des domaines féodaux échappant à la souveraineté capétienne conduisit de nombreux chevaliers à exercer un rôle de protecteur des cloîtres voisins de leurs fiefs, qu’ils avaient souvent contribué à fonder ou à doter. 

Dénonçant cette tradition, un abbé de Noirlac entreprit en 1250 des démarches judiciaires pour échapper à la sauvegarde du seigneur Henri de Sully, devenu par héritage maître d’une partie de l’ancienne terre de Charenton. Ce seigneur, à la mort de Mathilde de Charenton, dernière héritière en ligne directe des anciens sires de la vallée de la Marmande, avait ajouté à ses fiefs de la Chapelle et des Aix-d’Angillon les terres d’Orval, d’Epineuil et de Bruère, rattachées à la mouvance de Charenton et de Meillant. Noirlac étant située dans la paroisse de Bruère, Henri de Sully devint protecteur du monastère cistercien.

On ignore les arguments de l’abbé qui engagea en 1250 le processus de séparation avec le pouvoir féodal pour rechercher la protection royale, mais l’affaire semble ne pas avoir convaincu le Parlement de Paris qui refusa de trancher en faveur des cisterciens. L’affaire s’enlisa pendant des décennies jusqu’à ce qu’un nouveau supérieur, après consultation des archives du cloître, décide de renoncer en 1319 aux prétentions de son prédécesseur.

Cette anecdote illustre une réalité souvent ignorée par les admirateurs des univers cloîtrés médiévaux. Un monastère n’est jamais l’ univers théorique qu’on s’attendrait à trouver si on se limitait à la contemplation de ses bâtiments et à la lecture de sa règle commune. Les hommes et les femmes qui dirigeaient les moines et moniales avaient une vie intellectuelle propre qui pouvait influencer le destin communautaire. 

Les sources judiciaires sont muettes sur les raisons qui poussent le premier abbé à engager son monastère dans un conflit avec la première puissance politique régionale pendant presque deux générations. Alors que l’Ordre cistercien perdait de son ancienne influence après son échec à extirper l’hérésie des terres languedociennes, on constate un ralentissement des donations accordées aux maisons de Cîteaux en Berry. L’abbé de Noirlac jugea-t-il que le roi de France serait un bailleur de fonds providentiel pour soulager les comptes de son établissement? C’est possible. D’autres motivations, personnelles ou politiques (les moines cisterciens étaient recrutés parmi les familles nobles de la région) peuvent l’avoir influencé.

Il est intéressant de noter que son successeur eut la prudence de consulter les chartes de l’abbaye avant de poursuivre la procédure judiciaire. Qu’il ait jugé financièrement périlleux de se couper de la féodalité ou qu’il ait trouvé dans les anciens titres des motifs d’irrecevabilité de la controverse de 1250, cet homme pacifie un conflit vieux de 70 ans dont les conséquences mériteraient d’être étudiées en détail.

Partager cet article
Repost0
27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 20:04



La petite abbaye de Fontguedon, non loin de Thaumiers, dans le département du Cher est un des plus surprenants monuments qu'il m'ait été donne de découvrir au cours de mes recherches sur le Berry du Sud. Situé en pleine campagne, sur une propriété privée, ce remarquable petit édifice roman est le témoin d'une étape méconnue de la sensibilité religieuse de la première moitié du XIIIe siècle dans une région qui semble écrasée par le poids de l'Ordre cistercien. L'un des intérêts de Fontguedon est d'être une création de la famille qui fonda Noirlac au siècle précédent ce qui prouve que d'autres ordres contemplatifs avaient un rayonnement suffisant à l'écart des cisterciens pour drainer vers eux les fruits de la générosité nobiliaire.

Fontguedon est fortement liée à Mathilde -parfois appelée Mahaut- ultime représentante en ligne directe de la très ancienne famille de Charenton. Fille du dernier seigneur Ebe et épouse de Renaud de Montfaucon, Mathilde était dame de Charenton et à ce titre héritière d'un fief assez étendu et riche pour engendrer quelques libéralités en faveur du clergé tant séculier que régulier, en particulier dans le seconde moitié du XIIe siècle avec Noirlac, qui semblait la clé de voûte de la politique de générosité des Charenton à l'égard des églises et abbayes locales. Alors que les hôtels-Dieu et autres structures hospitalières attirent les dons en milieu urbain et que c'est aussi dans les villes que les futurs ordres monastiques vont bientôt s'implanter, Fontguedon se signale comme une des dernières fondations monastique en milieu rural du diocèse de Bourges.

 

Que reste t-il de la celle de Fontguedon? Assurément rien qui puisse rivaliser en majesté avec les grands monuments religieux régionaux et, toutes proportions gardées, l'amateur d'Art médiéval trouvera plus son compte à faire le tour des églises voisines de Thaumiers et de Neuilly-en-Dun. La transformation de l'abbaye en domaine agricole a tristement amoindri ce qui a dû en son temps être une petite perle toute montée en pierre de taille légèrement ocrée, très sobre, sans ornementation sculpturale. Les bâtiments conventuels sont très incomplets et l'abbatiale a été amputée de son chevet arrondi dont les pierres ont été réemployées pour monter un pignon droit. L'intérieur est occupé par des remises à matériel et étables, et la plupart des ouvertures médiévales ont été aveuglées. Toutefois, le site n'a pas servi comme ailleurs de carrière de pierre et les altérations modernes ne sont pas parvenu à rompre son équilibre initial. Abstraction faite des quelques rajouts et soustractions architecturaux, Fontguedon présente un profil grandmontain plus complet qu'à la celle de Corquoy -dont l'abbatiale est mieux conservée- et mérite à ce titre le détour tout en appelant l'attention du lecteur sur la nécessité de respecter la quiétude des propriétaires de la ferme de Fontguedon, qui m'ont très gentiment laissé visiter leur domaine pour en rapporter les quelques photographies qui illustrent cet article. 

 

Partager cet article
Repost0
28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 11:38



Constatant l’intérêt que porte bon nombre de visiteurs de cet espace pour le monachisme cistercien, il m’a semblé opportun de consacrer quelques lignes à un aspect souvent méconnu du phénomène: la filiation des abbayes.

Le fonctionnement de l’Ordre de Cîteaux fut le suivant: toute abbaye pouvait détacher quelques uns de ses moines pour fonder un nouveau monastère. Cette fondation était considérée comme “filiale” de l’abbaye-mère, et devenait “abbaye-fille”. L’abbé de la maison-mère devait visiter un fois l’an sa filiale, afin d’y exercer son droit de correction. Les abbayes présentes sur le territoire du diocèse de Bourges s’inscrivent dans des traditions variées, dont le détail est le suivant:

Cîteaux fonde en 1114 Pontigny, dans l’Yonne, qui fonde Chalivoy (1133-1138) et une abbaye périgourdine, Dalon, qui fonde Aubignac;

Cîteaux fonde en 1115 Clairvaux, dont les moines vont être à l’origine de six monastères berrichons: La Prée en 1128, Fontmorigny en 1148, Noirlac en 1149,  Aubepierre, aussi en 1149, qui lui-même fonde l’abbaye des Pierres la même année.

De Cîteaux se détachent des frères pour fonder la Cour-Dieu, dans le Loiret, en 1119, qui fonde elle-même Loroy en 1135 et Olivet et 1144 puis Preuilly, en Seine-et-Marne, qui crée, par l’intermédiaire de sa filiale Vauluisant dans l’Yonne, Varennes, en 1155 et directement l’abbaye de La Colombe en 1146.

La dernière filiation d’abbayes masculines dans le diocèse de Bourges passe par l’abbaye de l’Aumône, créée dans le Loir-et-Cher en 1121, qui fonde Le Landais, en 1130, qui elle même fonde Barzelle, dans l’Indre, en 1137.

Deux abbayes féminines se distinguent dans la région:

Bussière, filiale depuis 1188 de l’abbaye auvergnate de l’Eclache, elle même dépendant du monastère du Tart, en Bourgogne, symétrique féminin de Cîteaux et Beauvoir, près de Mehun-sur-Yèvre, filiale en 1234 du Tart.

Ces dates “officielles” de fondation ne correspondent qu’à l’admission des monastères dans la nébuleuse cistercienne, certains ayant été fondés primitivement et par d’autres ordres religieux avant de rejoindre le giron de Cîteaux.

Rendons ici hommage aux travaux de Guy Devailly complétés par quelques recherches personnelles qui ont permis la rédaction de cet article.

 

 

Partager cet article
Repost0
5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 09:44



Un enjeu méconnu de la spiritualité médiévale est illustré dans nos régions par les efforts déployés par la féodalité pour fixer des abbayes et des prieurés afin d’y reposer un jour. Nous avons déjà évoqué dans ces pages le cas du prieuré de Drevant, probable première nécropole de la famille de Charenton. Un examen rapide de quelques autres fondations monastiques illustre l’importance du phénomène à partir de l’an 1000.

Certes, il serait inapproprié de résumer l’attachement de la chevalerie à ses monastères à un simple projet funéraire. Les abbayes accueillaient une partie de la jeunesse seigneuriale et prenaient parfois en charge ses vieillards dépendants. Les dons consentis à Dieu participaient pour beaucoup à l’élan rédempteur de cette société d’hommes d’armes qui cherchait ses repères entre le Bien et le Mal. Des liens familiaux unissaient les chevaliers et les moines. La tombe était la dernière étape de ce cheminement commun entre les deux sociétés, celle qui combattait et celle qui priait.

Très tôt, les chevaliers berrichons cherchent dans le paysage religieux de leur temps les moyens d’attirer sur leurs terres des ordres monastiques acceptant parmi les sépultures de leurs frères ou de leurs sœurs les dépouilles laïques. Les sires de Bourbon se tournent vers la Bourgogne et Cluny pour fonder à Souvigny le prieuré qui accueillera leurs défunts. Huriel, isolé, favorise la renaissance de la Chapelaude, prieuré de l’abbaye de Saint-Denis, en Île-de-France, quelques décennies plus tard. Les seigneurs de la région de Lignières, Adalard Guillebaud en tête, offrent à Robert d’Arbrissel et à ses fontevristes la terre d’Orsan sur laquelle est bâti un prieuré (l’abbaye de Chezal-Benoît ne pouvait ouvrier son espace sépulcral aux tombes de laïcs). L’arrivée des cisterciens élargie les choix offerts à une féodalité en pleine expansion démographique et économique de se joindre à cette tradition reçue des plus anciennes familles régionales: Noirlac pour les Charenton, Fontmorigny pour les Montfaucon, Les Pierres pour les Guillebaud ouvrent leurs cimetières et leurs murs aux dépouilles mortelles de leurs bienfaiteurs, garantissant à ces derniers le récit de prières jusqu’à ”la consummation des siècles, pour le remède de leurs âmes”, selon les belles formules de l’époque.

 
Partager cet article
Repost0
29 décembre 2008 1 29 /12 /décembre /2008 11:35

Une des images les plus communément admises sur les cisterciens présente ces moines venant s'établir dans des lieux désolés qu'isolés, les défrichant et les mettant en culture. Si certaines études peuvent confirmer cette idée reçue, on s'aperçoit que parfois cette vision d'un ordre religieux industrieux et défricheur s'ajuste assez mal avec les situations observées dans le contenu des chartes médiévales. Parmi les 13 abbayes cisterciennes implantées sur le territoire de l'archevêché de Bourges, plusieurs établissements s'écartent du modèle idéal dans lequel, avec parfois quelques contorsions, certains érudits se sont ingénié à les faire tenir. Sans vouloir développer un thème qui mériterait une recherche approfondie dans un cadre universitaire, quelques éléments de réflexion me paraissent intéressants à ajouter à un dossier qui est loin d'être clos.

La pauvreté des cisterciens

On prête à ces moines un détachement des valeurs matérielles terrestres, et il est certain que d'origine nobiliaire pour la plupart d'entre eux, ces religieux ont dû accepter une vie très rude en rejoignant leurs monastères. Ceci ne signifie nullement que les conditions de vie dans leurs familles aient été beaucoup plus douces. On trouve parmi eux des cadets de famille privés d'héritage, et probablement incapables de vivre de leur épée, des filles nées de familles nombreuses que leur père était incapable de doter correctement, des orphelines placées dans les Ordres par leur tuteur, des veuves prenant le voile très tardivement dans l'espoir d'une fin de vie digne. S'il serait malhonnête de nier d'authentiques vocations pour le recueillement et le silence, il serait tout aussi anormal de fermer les yeux sur le rôle social du clergé régulier à cette époque.

La pauvreté collective est confirmée dans le cas de monastères comme Bussière, les Pierres, la Colombe et même Noirlac. La présence de grands bâtiments conventuels n'exprime souvent que la richesse des protecteurs laïcs des abbayes.

La mise en valeur du sol

Les miniatures bourguignonnes représentant des moines au travail au XIIe ont ébloui plus qu'elles ont éclairé les amateurs de Moyen-âge. Entre la vision idéale que les cisterciens entretenaient sur eux-mêmes et la réalité du terrain s'ouvre l'abîme qui sépare l'histoire théorique et celle issue du fruit de la recherche. S'il est impossible de nier certains travaux et certaines activités bien identifiées -forge de Fontmorigny et mines autour de Noirlac, en particulier-, force est de constater que l'essentiel des donations concerne des parts de dîmes, des rentes en grains, animaux ou argent, des exemptions de taxes, soit des prélèvements sur des biens déjà mis en valeur par l'économie féodale. 

L'isolement des abbayes.

Il est indiscutable pour plusieurs établissements: les Pierres s'inscrivent parfaitement dans la catégorie de ces lieux où nulle présence humaine ne pouvait troubler la prière, mais déjà Bussière peut voir les fumées du hameau de Penserolles à quelques centaines de mètres de son cloître. Beauvoir et Fontmorigny sont au milieu de la plaine, visibles de loin et en mesure de voir loin. Noirlac est fondée à portée de vue de Saint-Amand et de Nozières, juste au bord de la nouvelle route conduisant de Bourges vers le sud. Plusieurs auteurs, qui n'ont probablement jamais pris une paire de bottes pour aller vérifier sur place, admirent le courage de ces hommes vivant au milieu des marécages. En fait de marais, quelques anciens méandres du Cher captant le sommet de la nappe phréatique, au milieu de prés sableux. 

L'originalité des fondations.

C'est la l'un des points les plus inattendus du produit de la recherche sur les textes originaux, qui fournissent la preuve indiscutable que plusieurs fondations cisterciennes ne sont que les héritières de communautés plus anciennes, qui se sont réformées ou dont elles ont pris la place. Nous savons par exemple, grâce à une généalogie seigneuriale, que les Pierres existaient cinquante ans avant leur entrée officielle dans l'orbite cistercien. Y avait-il sur place une communauté monastique indépendante et spontanée, ou un groupe de religieux imitant les préceptes de Cîteaux? Nul saurait le dire, mais il y a des exemples plus précis. Varennes, dans l'Indre et Bellaigue, dans le Puy-de-Dôme, sont d'origine bénédictine et le Landais, toujours dans l'Indre, est réformée dans la première moitié du XIIe siècle. Le premier nom de Noirlac, l"Hôtel-Dieu-sur-Cher", évoque clairement une première communauté hospitalière réformée et déplacée, peut-être issue d'un hôtel-Dieu situé sur l'ancienne voie antique traversant le Cher à Allichamps, et tombé en désuétude à l'abandon de cette route au profit de la nouvelle passant par Bruère-Allichamps et Saint-Amand.

Comme on peut le constater, le dossier reste largement ouvert et l'histoire de l'Ordre de Cîteaux en Berry est loin d'être gravée dans le marbre.


 

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 19:26

Le lecteur voudra bien pardonner mon manque de rigueur scientifique lorsque j'évoque l'abbaye de Bussière. Beaucoup de mes souvenirs de chercheur sont attachés à cette petite vallée du nord du département de l'Allier, pour y avoir fait mes premières armes de médiéviste lors de mes recherches pour mon mémoire de maîtrise, et pour y avoir rencontré à plusieurs reprise la famille de Cussac, propriétaire du site, qui m'a permis à plusieurs reprise de parcourir les lieux où s'installèrent les premières cisterciennes berrichonnes. Qu'il me soit permis de dédier tout particulièrement ces lignes à la mémoire de madame de Cussac.

Bussière est un de ces rares lieux où le monde moderne, par ses constructions disgracieuses, n'a pas dénaturé le cadre de vie qu'ont recherché les premiers cisterciens. Si l'abbaye primitive a presque totalement disparu, le vallon de Bussière semble encore imprégné d'une rigueur et d'un silence qu'on peine souvent à retrouver quand on visite des monastères plus prestigieux.

Les premières femmes semblent s'être fixées sur les bords du ruisseau de la Queugne vers 1189, sur une terre offerte aux moniales par le seigneur Ebe de Charenton dont le fief, pourtant éloigné, devait comprendre quelques écarts dont celui choisi pour fonder le couvent de Bussière. La charte de fondation montre que l'abbaye existait avant cette date, et que la communauté, dont nous ignorons tout de la prime forme, déménagea pour des causes inconnues.

Première abbaye de cisterciennes en Berry - une autre communauté, Beauvoir, fut constituée peu après dans la région de Mehun-sur-Yèvre - Bussière était fille de l'Eclache, dans le Puy-de-Dome, elle même filiale de l'abbaye de Tart, voisine de Cîteaux, en Bourgogne. La donation d'Ebe de Charenton attacha Noirlac au destin de Bussière, en obligeant les moniales à payer un cens annuel d'une livre d'encens à leurs frères de la vallée du Cher. Noirlac y gagna de plus le statut de correcteur de la petite communauté féminine, alors qu'une abbaye plus proche, les Pierres, aurait pu se charger de cette tâche.

Le fonds de Bussière, presque entièrement conservé aux Archives du Cher, est particulièrement riche, et permet d'étudier de nombreux aspects du fonctionnement de la communauté. Protégé par la petite noblesse locale, le cloître accueille deux tiers de filles de nobles régionaux et un tiers de veuves. Beaucoup de donations sont concédées par des femmes, ce qui est peut-être le signe d'une solidarité féminine aux XIIe-XIIIe siècles.

Les première années de la vie du monastère sont misérables, au point que dix ans après la fondation, l'abbesse est contrainte d'en appeler à la Chrétienté toute entière pour trouver les subsides pour achever les travaux.

Le monastère primitif a presque complètement disparu aujourd'hui, des bâtiments agricoles s'étant substitués aux murs d'origine, et ne présente aucun intérêt pour le médiéviste mais une visite au cadastre confirme la taille minuscule de l'ensemble: l'abbaye de Bussière aurait tenu dans le cloître de Noirlac! 

Comme dans le cas de l'abbaye des Pierres examiné dans une précédente livraison, le site de Bussière est une propriété privée et il n'est nul besoin d'en déranger les propriétaires. Une simple promenade sur la route communale qui traverse le val cistercien permet de s'imprégner de l'atmosphère du lieu.

   
Partager cet article
Repost0
25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 08:36


L'abbaye cistercienne Notre-Dame des Pierres est située sur la commune de Sidiailles, dans le département du Cher. Elle est propriété privée et à ce titre n'est accessible qu'avec l'accord des propriétaires.

Pour mémoire, nous signalons un vestige associé, bien qu'inaccessible au public. L'une des plus ancienne cloche de France, datée du XIIIe siècle, est déposée dans le clocher de l'église de Sidiailles. Cette cloche a certainement été prise sur le site des Pierres au moment de son abandon.

 

Le site

Contrairement à la Roche-Guillebaud, dont la fondation a été déterminée par une particularité géologique unique dans la région, le choix du site des Pierres s’est fait sur des critères plus abstraits. Isolés dans une nature hostile, loins des routes et des villages, les premiers habitants du lieu sont venus s'y installer parce qu'aucune présence humaine ne pouvait perturber leur recueillement. Toutefois l'abbaye des Pierres n'est pas totalement isolée. Les châteaux de Culan et de la Roche, le village fortifié de Sidiailles et certainement plusieurs fermes n’étaient qu’à quelques heures de marche. Cet environnement humain réduisait, sans l’abolir totalement, le risque d’exactions de bandes armées ou de pillards attirés par les réserves des moines et par la facilité de réduire à merci une communauté contemplative incapable d'assurer sa sécurité par la force.

Comme dans les autres monastères dépendant de Cîteaux, la vie des moines était consacrée à la prière et à la méditation dans des structures qu’on peine à reconnaître dans les quelques ruines encore visibles. On sait qu’aux traditionnels cloître, logements des moines et convers et église abbatiale avait été ajoutée une forte tour carrée à quatre niveaux abritant la bibliothèque, les archives, l’infirmerie et les cuisines du couvent. Une partie de ces bâtiments était encore visible au XIXe siècle. Le faible intérêt des moellons de schiste employés dans les constructions a limité les pillages de matériaux mais l’ensemble s’est très fortement dégradé au cours du XXe siècle.

 

Les premiers moines

On a coutume de considérer que l’abbaye des Pierres fut fondée en 1149 par filiation de l’abbaye creusoise d’Aubepierre, elle même fille de Clairvaux comme Noirlac, la Prée, et Fontmorigny. On possède même une liste très précise des laïcs ayant contribué, par leur générosité, à la constitution du domaine de l’abbaye, afin de lui permettre de vivre des revenus de ses propriétés. L’étude attentive des noms des donateurs montre que tous ne sont pas contemporains et que certains, parmi lesquels Amblard Guillebaud, vivaient presque un demi-siècle avant la fondation. Cette discordance des dates est appuyée par un acte rédigé vers 1200 par le jeune seigneur Guillaume de la Roche (-Guillebaud) qui confirme les donations antérieures consenties aux religieux des Pierres par son père Guillaume, son grand-père Guillebaud et par son bisaïeul Amblard. Manifestement, une communauté monastique existait dès la fin du XIe siècle au lieu-dit les Pierres, bien avant que les cisterciens d’Aubepierre ne viennent y fonder leur filiale. Ce cas n’est pas unique. Le nom ancien de Noirlac “la Maison-Dieu-sur-Cher” montre qu’une petite communauté de frères soignants d’un hôtel-Dieu local avait précédé les moines de Clairvaux. Plus proche, le couvent de Bussière existait avant qu’il change d’implantation et soit affilié à l’Ordre de  Cîteaux en 1189.

Qui pouvaient être les premiers cénobites à s’être retirés dans la vallée de la Joyeuse? Peut-être des ermites ayant rassemblé quelques disciples en une structure monastique primitive suffisamment solide pour attirer les bienfaits de la noblesse locale. On peut aussi valider l’hypothèse d’une fondation pré-cistercienne autonome, conçue sur le modèle des préceptes de Saint Bernard, rattachée à l’Ordre en 1149 après avoir été visitée, évaluée et approuvée par les moines d’Aubepierre.

 

L’abbaye et la société

Si le site des Pierres est propice à la quête de dépouillement et de solitude des premiers moines blancs, il présente l’inconvénient de ne permettre aucun espoir de développement ultérieur de la communauté. La région est sous-peuplée, les rendements du sol sont faibles et la noblesse locale a des revenus limités. L’abbaye des Pierres, jusqu’à la dispersion de ses  derniers frères, demeure un petit monastère. Son domaine foncier est constitué par les dons des féodaux des environs: Culan, Guillebaud, Courçais, Saint-Désiré, Saint-Vitte, Vallon, Domérat mais aussi Déols, qui est seigneur des terres à l’ouest de l’Arnon. Il se situe logiquement entre Culan, Préveranges et Saint-Saturnin. Quelques granges plus éloignées complètent ce patrimoine modeste. L’un des attraits de l’abbaye consiste à accueillir des sépultures laïques. Les dépouilles des nobles sont inhumées dans les murs même du couvent, au plus près des messes et prières dites pour le repos des âmes. On peut supposer que  abbaye est peuplée de fils cadets de ces mêmes nobles, devenus moines à leur majorité, lorsque tout espoir d’hériter du fief paternel s’était évanoui.

On note chez les abbés des Pierres une autorité morale qui révèle un réel rayonnement de la communauté. A plusieurs reprises, nous les trouvons témoins ou conseillers dans des affaires temporels ou spirituelles, associés à d’autres supérieurs cisterciens et augustins, tels les abbés de Puyferrant, la Prée ou Varenne. Noirlac, en comparaison, est plus riche mais moins influente que les Pierres.

Les vestiges

L'abbaye primitive a presque disparu du paysage. Quelques pans de murs et voûtes en partie effondrées témoignent encore du passé du lieu. Pour respecter la volonté des propriétaires du site, qui seraient responsables en cas d'accident survenu sur leur propriété, nous déconseillons fortement aux amateurs de vieilles pierres de pénétrer dans les ruines de l'ancien monastère, pour des questions de sécurité assez évidentes au vu de l'état des maçonneries, et pour leur éviter la déception de n'avoir pu contempler que l'ombre d'un monument autrefois prestigieux.

 

© Olivier Trotignon 2008

 

Partager cet article
Repost0
21 août 2008 4 21 /08 /août /2008 11:22


Moins médiatisé que le monde cistercien, l'ordre de Grandmont a possédé quelques celles en Berry dont la plus spectaculaire et mieux conservée se trouve dans la vallée du Cher, sur la rive gauche, à quelques kilomètres au nord de Châteauneuf-sur-Cher. L'ordre de Grandmont, dans ses aspirations très proche de Cîteaux, établit ses prieurés en campagne, et se met sous la protection de la féodalité locale, qui constitue l'essentiel de son temporel par des donations charitables. On connait la charte de fondation du prieuré de Fontguédon, près de Thaumiers, rédigée par Mathilde de Charenton, épouse de Renaud de Montfaucon et dernière héritière de la grande seigneurie de Charenton, qui donne en 1250 aux grandmontains des terres au cœur de ses domaines pour y fixer un couvent. Plus ancienne et beaucoup mieux conservée, la celle de Corquoy, près de Châteauneuf, trahit par la qualité de sa réalisation la richesse de ses fondateurs, inconnus à ce jour, mais probablement à rechercher parmi les seigneurs de Châteauroux ou d'Issoudun, solidement établis dans le périmètre de Châteauneuf au début du XIIIe siècle. Quelques pièces d'archives permettent de connaître de menus détails sur son existence. En 1214, son prieur Ademard traite avec Noirlac au sujet du partage du petit ruisseau de Rousson, certainement limite de leurs possessions respectives. En 1221 et 1227, le correcteur et les frères de Grandmont doivent composer avec les cisterciens de l'abbaye de la Prée à propos de droits sur Châteauneuf. Un dernier acte de 1322 rappelle un échange de terres entre le seigneur de Culan et Châteauneuf et les grandmontains de Corquoy sans plus de détails sur la question. Ces lignes inciteront peut-être certains lecteurs à prendre une carte topographique et à aller visiter les ruines de la celle de Corquoy, objet d'une mesure de protection par une association locale.
intérieur-grantmont

 
Partager cet article
Repost0
2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 18:12


A l’aube de la Chrétienté occidentale, alors que le monde romain fusionnait avec les peuple barbares qui avaient envahi l’Empire quelques décennies auparavant, deux grands courants monastiques rivalisèrent d’initiative pour fonder des monastères dans l’Ouest et le Sud de l’Europe. Le premier, parti du Mont Cassin, en Italie, propagea la pensée de son fondateur, saint Benoît, avec tant de conviction, que quinze siècles plus tard, la règle bénédictine est encore observée par des milliers de moines et moniales dans le monde. Le second, beaucoup plus mal connu, dispersa dans plusieurs régions d’Europe des missionnaires chargés de fonder de nouvelles communautés monastiques selon les préceptes d’un moine irlandais, saint Colomban, père spirituel d’une pratique cœnobitique austère et dépouillée, si exigeante auprès de ses adeptes que l’ordre colombaniste disparut lement. Or, quelques indices laissent croire qu’un tel couvent aurait pu voir le jour au nord du massif de Tronçais (03). Le dossier historique est mince, l’emploi du conditionnel nécessaire dans un cas aussi peu documenté, mais l’affaire mérite qu’on s’y attarde. L’histoire débute avec la découverte, sans doute au XIXe siècle, de la mention de l’existence, au VIIe siècle, d’un monastère colombaniste en Berry dans un lieu nommé par l’antique inventaire “Insula super Murmanda fluvium”, que nous traduirons par “Ile-sur-Marmande”. Très tôt, les érudits Saint-Amandois préemptèrent sur la localisation du site abbatial, pour le situer en plein cœur de la ville ancienne de Saint-Amand, conférant aux anciens irlandais l’honneur d’avoir fondé leur ville. Plus récemment, des historiens bourbonnais firent remarquer avec une certaine pertinence que le toponyme Ile-sur-MarmIle-et-Bardais. L’historien, pour sa part, ne peut que constater que le coté troublant de l’homonymie, qui donne à la thèse “bourbonnaise” une certaine faveur, et se doit de réunir les rares indices disponibles pour étayer l’hypothèse de l’existence d’une abbaye disparue au nord de l’actuel massif forestier de Tronçais. Il serait vain de chercher dans le paysage la moindre trace du monastère disparu. Trop de temps s’est écoulé entre sa fondation et notre époque, et ce genre d’édifice était probablement en bois. Ceci dit, l’archéologie est à même de repérer l’emplacement de constructions en matériaux perrissables, et il serait très intéressant d’être averti de l’imminence de travaux affectant le sous-sol des alentours d’Ile-et-Bardais, afin de veiller à ce qu’aucune destruction irrémédiable ne se produise. L’argument principal en faveur d’une localisation dans la petite paroisse bourbonnaise est fourni par le contenu des prospections archéologiques menées par plusieurs chercheurs régionaux, dont notre confrère Jacques Perchat, qui nous a communiqué amicalement une information qui pourrait se révéler déterminante pour la localisation de l’ancien couvent. Ce chercheur, lors d’une prospection à vue dans les parages de l’étang de Pirot, a identifié un important site d’occupation gallo-romain, livrant de la céramique très tardive. A première vue, ce détail est insignifiant pour l’affaire qui nous intéresse, mais accrédite la thèse de la permanence d’un habitat humain près de Pirot, probablement une grande villa, après la période des Invasions. De plus en plus, la démonstration est faite que, à l’aristocratie romaine propriétaire des grands domaines fonciers s’est substituée une nouvelle classe de possesseurs issus du métissage des deux civilisations, romaine et barbare. Il est donc tot à fait possible qu’il ait existé près de Pirot un grand domaine agricole de fondation gallo-romaine entretenu par des descendants des envahisseurs germaniques. Or, les historiens médiévistes relèvent que le prêche des disciples de saint Colomban s’adressait en priorité à l’aristocratie du haut Moyen-âge. Il n’est pas possible d’aller plus loin dans la démonstration sans basculer dans l’Histoire-fiction, mais la possibilité qu’il y ait eu dans ce terroir, dans l’Antiquité tardive, une forme ou une autre de pouvoir propice à la fondation d’une monastère irlandais, n’est pas démontrée mais existe. Il pourrait être à l’avenir très intéressant de dater avec précision la céramique signalée par M. Perchat et d’essayer de comparer l’environnement archéologique de l’ensemble du site Ile-et-Bardais/Pirot avec d’autres cas d’abbayes irlandaises repérées sur notre continent. L’Histoire de notre région aurait beaucoup à y gagner.
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Moyen-âge en Berry
  • : Rédigé et illustré par un chercheur en histoire médiévale, ce blog a pour ambition de mieux faire connaître l'histoire et le patrimoine médiéval du Berry, dans le centre de la France.
  • Contact

géographie des visiteurs




A ce jour, cette espace a été visité
180102 fois.

405350 pages ont été lues.

Merci de l'intérêt que vous portez à l'histoire de la région.




Visitor Map
Create your own visitor map!
" class="CtreTexte" height="150" width="300" />

 

Rechercher

Conférences

conférence

 

Dans l'objectif de partager avec le grand public une partie du contenu de mes recherches, je propose des animations autour du Moyen-âge et de l'Antiquité sous forme de conférences d'environ 1h30. Ces interventions s'adressent à des auditeurs curieux de l'histoire de leur région et sont accessibles sans formation universitaire ou savante préalable.
Fidèle aux principes de la laïcité, j'ai été accueilli par des associations, comités des fêtes et d'entreprise, mairies, pour des conférences publiques ou privées sur des sujets tels que:
- médecine, saints guérisseurs et miracles au Moyen-âge,
- l'Ordre cistercien en Berry;
- les ordres religieux en Berry au M.A.;
- la femme en Berry au M.A.;
- politique et féodalité en Berry;
- le fait religieux en Berry de la conquête romaine au paleo-christianisme...
- maisons-closes et la prostitution en Berry avant 1946 (animation réservée à un public majeur).
Renseignements, conditions et tarifs sur demande à l'adresse:
Berrymedieval#yahoo.fr  (# = @  / pour éviter les spams)
Merci de diffuser cette information à vos contacts!

Histoire locale

Pour compléter votre information sur le petit patrimoine berrichon, je vous recommande "le livre de Meslon",  Blog dédié à un lieu-dit d'une richesse assez exceptionnelle. Toute la diversité d'un terroir presque anonyme.
A retrouver dans la rubrique "liens": archéologie et histoire d'un lieu-dit

L'âne du Berry


Présent sur le sol berrichon depuis un millénaire, l'âne méritait qu'un blog soit consacré à son histoire et à son élevage. Retrouvez le à l'adresse suivante:

Histoire et cartes postales anciennes

paysan-ruthène

 

Cartes postales, photos anciennes ou plus modernes pour illustrer l'Histoire des terroirs:

 

Cartes postales et Histoire

NON aux éoliennes géantes

Le rédacteur de ce blog s'oppose résolument aux projets d'implantation d'éoliennes industrielles dans le paysage berrichon.
Argumentaire à retrouver sur le lien suivant:
le livre de Meslon: non à l'éolien industriel 

contacts avec l'auteur


J'observe depuis quelques mois la fâcheuse tendance qu'ont certains visiteurs à me contacter directement pour me poser des questions très précises, et à disparaître ensuite sans même un mot de remerciement. Désormais, ces demandes ne recevront plus de réponse privée. Ce blog est conçu pour apporter à un maximum de public des informations sur le Berry aux temps médiévaux. je prierai donc les personnes souhaitant disposer de renseignements sur le patrimoine ou l'histoire régionale à passer par la rubrique "commentaires" accessible au bas de chaque article, afin que tous puissent profiter des questions et des réponses.
Les demandes de renseignements sur mes activités annexes (conférences, contacts avec la presse, vente d'ânes Grand Noir du Berry...) seront donc les seules auxquelles je répondrai en privé.
Je profite de cette correction pour signaler qu'à l'exception des reproductions d'anciennes cartes postales, tombées dans le domaine public ou de quelques logos empruntés pour remercier certains médias de leur intérêt pour mes recherches, toutes les photos illustrant pages et articles ont été prises et retravaillées par mes soins et que tout emprunt pour illustrer un site ou un blog devra être au préalable justifié par une demande écrite.